Portrait d’Andreas Mogensen

Crédit : ESA

Le prochain astronaute européen à séjourner à bord de la Station spatiale internationale (à partir de mi-2023) sera le Suédois Andreas Mogensen. Voici la présentation de son parcours.

Formation

Andreas Enevold Mogensen est un astronaute danois, né le 2 novembre 1976 à Copenhague.

Il a une formation d’ingénieur : il obtient un master en ingénierie aérospatiale à l’Imperial College de Londres (Angleterre) en 1999. Durant son master, il passe un semestre à l’Instituto Superior Tecnico à Lisbonne (Portugal). Puis il obtient un doctorat en ingénierie aérospatiale à l’université du Texas à Austin (Etats-Unis) en 2007.

Son sujet de thèse est la « Navigation temps réel pour l’approche finale de Mars en utilisant le réseau martien ».

Andreas Mogensen se spécialise dans le guidage et la navigation spatiale.

Après avoir travaillé chez Schlumberger, puis achevé sa thèse, il travaille de 2007 à 2008 en tant qu’ingénieur en système de contrôle d’attitude et d’orbite pour HE Space Operation, en sous-traitance d’Airbus Friedrichshafen en Allemagne, au profit de la mission Swarm de l’ESA.

De 2008 à 2009 il est chercheur associé dans le centre de recherche spécialisé dans les mini satellites au Surrey Space Centre à l’université de Surrey au Royaume-Uni.

Sélectionné aux côtés de Thomas Pesquet

En 2009, Andreas Mogensen fait partie de la troisième sélection d’astronautes de l’Agence spatiale européenne, aux côtés de Samantha Cristoforetti, Alexander Gerst, Luca Parmitano, Tim Peak et Thomas Pesquet.

Débutent alors la formation et l’entraînement, parmi lesquels les entraînements de survie.

Crédit : ESA

Mission « Iriss »

Parti le 2 septembre 2015 sur le Soyouz TMA-18M, avec le commandant de bord russe Sergueï Volkov et le second ingénieur de vol kazakhe Aïdyn Aimbetov, Andreas Mogensen devient le premier astronaute danois à voler dans l’espace.

Il effectue une première mission spatiale de 10 jours – baptisée « Iriss » – à bord de la Station spatiale internationale.

Il est ingénieur de vol et réalise diverses expériences, dont les tests de nouvelles membranes de filtrage de l’eau inspirées de de mécanismes biologiques, de lunettes à réalité augmentée pour réaliser des tâches complexes, d’un habit conçu pour soulager le mal de dos chez les astronautes, dont la colonne vertébrale s’allonge au cours du vol et la conduite depuis l’ISS de rovers sur Terre (avec des délais de réaction de l’ordre de la seconde).

C’est l’occasion aussi d’étudier des phénomènes récemment découverts dans les formations orageuses, les jets bleus et les lueurs rouges, et de les photographier – un défi compte tenu de la fugacité des phénomènes – et sous un angle de vue plus favorable que celui des satellites météorologiques.

Pour le retour sur Soyouz TMA-16M, il partage les sièges du vaisseau toujours avec Aïdyn Aimbetov, mais avec le cosmonaute russe Guennadi Padalka comme commandant de bord.

Crédit : ESA

À suivre : Crew-7

Andreas Mogensen est également pilote : il obtient un brevet de pilote à l’école de pilotage de la Lufhansa. Il a été entrainé et est habilité à effectuer des sorties extravéhiculaires dans l’espace aussi bien en utilisant les combinaisons spatiales américaine EMU (Extravehicular Mobility Unit), ainsi que les combinaisons russes Orlan.

Après son premier vol spatial, Andreas Morgensen travaille à l’ESTEC (centre spatial de l’ESA) sur la mise au point d’un système de guidage, de navigation et de pilotage pendant la rentrée, la descente et l’atterrissage pour les missions lunaires.

En mars 2022, il est nommé pilote sur Crew-7 et va ainsi devenir le premier Européen pilote d’un véhicule spatial et le premier non-Américain pilote d’un véhicule spatial américain.

Il devrait voler mi-2023 (la mission Crew-6 vient d’être avancée à la mi-février 2023).

Le nom de cette prochaine mission européenne est « Huginn » – d’après Huginn (« pensée ») et Muninn (« mémoire ») – le nom d’un des deux corbeaux messagers qui accompagnent Odin.

Jean-Pierre Nouaille