
Des robots ou des hommes pour l’exploration de l’espace ? Il s’agit d’une question qui suscite le débat depuis les débuts de la conquête spatiale.
Mais, sur la Station spatiale internationale, le choix qui a été fait est d’allier des robots et des hommes.
L’ISS, qui depuis l’an 2000 abrite en permanence des équipes d’astronautes, comporte aussi plusieurs robots et, en particulier des bras robot situés à l’extérieur.
Ils peuvent être commandés depuis le sol ou depuis la station, et peuvent agir en coordination avec les astronautes, en emportant par exemple l’un d’entre eux sur une plate-forme elle-même portée par le bras, comme ce fut le cas pour l’astronaute français Thomas Pesquet, ancré au bout du bras Canadarm2 lors de la sortie USS EVA 74 du 16 juin 2021.

La « main » canadienne
La station accueille le bras Canadarm2 (ou MS, pour Mobile Servicing System – système de service mobile), sur lequel peut être monté le MBS (Mobile Remote Servicer Base System – système de base service mobile à distance), qui assure au bras une mobilité le long de la charpente de l’ISS.
Canadarm2 n’est pas fixé à demeure et le MBS facilite ses déplacements.
Le bras peut également accueillir une sorte de « main », le SPDM (Special Purpose Dexterous Manipulator – manipulateur adroit à usage spécial), également connu sous les noms de « Dextre » ou « Canada hand » (main canadienne), qui offre des capacités de manipulation étendues.

Quatre autres bras
Il ne s’agit pas du seul bras, puisque la station en comporte quatre autres : le JEM-RMS (Japanese Experiment Module Remote Manipulator System – système de manipulation à distance du module d’expérimentation japonais), les deux bras grues cargo Strela montés sur les modules russes Zarya et Zvezda, et le bras européen ERA (European Robot Arm – bras robotique européen), installé sur le module MLM Nauka arrivé sur la station l’été dernier.
Ces robots servent à déplacer des vaisseaux-cargo d’un sas à un autre et les amarrer, à attraper et déplacer des éléments de la station (pour peu qu’ils aient été conçus à cet effet), à déplacer des astronautes, à saisir des vaisseaux cargo : leur rôle est donc clé.

Jean-Pierre Nouaille