Il y a 20 ans : la mission STS-111

Crédit : NASA

[Cet article est une version remaniée de l’article paru sur Space Relics]

Il y a 20 ans, le mercredi 5 juin 2002, à 21 h 22 (Temps Universel), la navette spatiale américaine Endeavour décolle depuis le pas de tir 39A du Centre spatial Kennedy, en Floride, marquant le début de la mission STS-111 / UF-2.

Crédit : NASA

Le départ était initialement prévu le 30 mai, mais la mauvaise météo sur la région a entraîné deux reports de tir, au 31 mai puis au 5 juin.

Il faut deux jours à Endeavour pour rejoindre l’ISS et s’amarrer au module américain Destiny, le 7 juin à 16 h 25 (TU).

C’est la quatorzième fois qu’une navette est expédiée vers la Station spatiale internationale.

La mission est complexe, et affiche trois objectifs principaux : une relève d’équipage, des sorties extravéhiculaires (EVA), et l’utilisation du module italien Leonardo.

Sept passagers

A bord de l’orbiteur, se trouvent sept astronautes : quatre pour la mission principale et les trois membres de l’Expedition 5, qui doivent assurer la relève de l’équipage Expedition 4.

– Ken Cockrell, Etats-Unis, 52 ans, 5e vol spatial, commandant

– Paul Lockhart, Etats-Unis, 46 ans, 1er vol spatial, pilote

– Franklin Chang-Diaz, Etats-Unis, 52 ans, 7e vol spatial, spécialiste de mission

– Philippe Perrin, France, 39 ans, 1er vol spatial, spécialiste de mission

– Valery Korzun, Russie, 49 ans, 2e vol spatial, commandant de l’Expedition 5

– Peggy Whitson, Etats-Unis, 42 ans, 1er vol spatial, ingénieur de bord de Expedition 5

– Sergueï Trechtchiov, Russie, 43 ans, 1er vol spatial, ingénieur de bord de l’Expedition 5.

L’équipage d’Expedition 4 occupe depuis le 7 décembre 2001 la Station spatiale internationale, qu’il avait rejointe avec la mission STS-108, également lancée avec la navette Endeavour.

Un Français à bord

La mission STS-111 voit, en la personne de Philippe Perrin, l’envoi autour de la Terre du dernier astronaute sélectionné par le CNES, le corps des astronautes de l’agence spatiale française ayant cédé la place en 2000 à un corps unique d’astronautes européens, au sein de l’Agence spatiale européenne (ESA).

Ancien pilote de chasse et d’essais de l’Armée de l’Air, Philippe Perrin a été sélectionné en juillet 1990 par le CNES. Il s’entraîne depuis 1996 au sein du centre Johnson de la Nasa à Houston, au Texas.

Il a choisi de rendre hommage Petit Prince sur son patch de mission personnel.

Trois sorties en scaphandre

Pendant que la navette est amarrée à l’ISS, Franklin Chang-Diaz et Philippe Perrin réalisent trois marches à l’extérieur de l’ISS :

– le 9 juin durant 7 heures et 14 minutes

– le 11 juin durant 5 heures

– le 13 juin durant 7 heures et 17 minutes.

Ces trois EVA, très techniques, sont consacrées à la poursuite de l’assemblage du bras robotique Canadarm 2 de la station.

Transfert de fret et de matériel

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Leonardo est l’un des trois modules MPLM (Multi-Purposes Logistics Module) construits par l’Agence spatiale italienne (ASI) pour être embarqués dans la navette.

Au début de l’exploitation de l’ISS, ces conteneurs pressurisés d’une capacité de 10 tonnes servent à transférer du fret entre la navette et la station, mais aussi entre la station et la navette.

Ils permettent donc de ravitailler les équipages, mais également de rapatrier sur Terre des expériences ou du matériel qui n’a plus besoin d’être dans l’espace.

Pour ce faire, à chaque mission de navette embarquant un MPLM, celui-ci est sorti de la soute de l’orbiteur puis amarré à un module américain, soit Unity (Node 1), soit Harmony (Node 2).

Avant le retour de la navette, le MPLM est détaché du module et replacé dans la soute.

Trois modules ont été construits et livrés à la NASA (Leonardo, Raffaello et Donatello) mais seuls les deux premiers ont servi au cours de douze missions, entre 2001 et 2011.

A la fin du programme navette, il a été décidé de laisser un module en permanence accroché à l’ISS : c’est le module Leonardo, qui a pris le nom de PMM (Permanent Multi-purpose Module).

Il a été livré en février 2011 par la mission STS-133.

Fin de mission

Endeavour se désamarre du module Destiny le 15 juin à 14 h 32 (TU).

A son bord ont pris place les membres de l’équipage Expedition 4 (le Russe Youri Onufrienko et les Américains Carl Walz et Dan Bursch).

A cause de vents violents soufflant sur la Floride, l’atterrissage est repoussé plusieurs fois, et s’effectue finalement sur la base d’Edwards, en Californie, le 19 juin à 17 h 58.

La mission STS-111 a duré 13 jours, 20 heures et 34 minutes.

Crédit : NASA

Stéphane Sebile