Les opérations continuent

Crédit : ESA / NASA / Roscosmos

Tandis que depuis une semaine la guerre fait rage en Ukraine et que les déclarations et les sanctions à l’encontre de la Russie alternent avec les réactions et les contre sanctions russes, notamment dans le domaine spatial, la vie se poursuit à bord de la Station spatiale internationale, modèle de coopération internationale pacifiste s’il en est.

Y vivent et travaillent depuis plus de 110 jours deux Russes (dont le commandant de bord Anton Chkaplerov, né à Sébastopol en… Ukraine), quatre Américains et un Allemand – en attendant le retour de trois d’entre eux à bord du Soyouz MS-19, a priori le 28 mars, puis celui des quatre passagers du Crew Dragon Endurance (mission Crew 3), le 21 avril suivant. Ils devraient être remplacés par les équipages acheminés par le Soyouz MS-21, le 18 mars, puis la mission Crew 4, le 15 avril.

Pas de plans sur la comète

Nombreux sont les médias occidentaux qui s’interrogent sur l’avenir de l’ISS après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, voire sur la possibilité que l’un des partenaires majeurs du complexe orbital décide de faire « sécession ».

S’il est encore bien trop tôt pour tenter de répondre à la première question (les accords internationaux courent actuellement jusqu’en 2024, et les Etats-Unis ont fait savoir en début d’année qu’ils étaient favorables à une extension jusqu’en 2030), la perspective de voir des éléments de la station se détacher et fonctionner de manière autonome paraît totalement irréalisable, tant les interconnexions sont aujourd’hui complexes entre les différents modules pour leur alimentation électrique, la climatisation ou le maintien de l’ensemble sur son orbite nominale.

Assurer la sécurité des équipages

Pour l’heure, en attendant d’éventuelles décisions contraires de la part de leurs gouvernements respectifs, les équipes des différentes agences spatiales ont pour consigne de poursuivre les opérations en vol, et de garantir la sécurité des occupants de la station.

On ne sait cependant pas si les prochaines sorties extravéhiculaires qui étaient prochainement programmées (et qui continuent d’être préparées par les membres d’équipage) se dérouleront aux dates initiales – certaines sources évoquaient les 15 et 23 mars côté américain, et les 20 et 28 avril, 18 mai puis 22 juin côté russe.

L’astronaute italienne Samantha Cristoforetti, qui devrait participer à l’un des EVA russes lors de son nouveau séjour à bord de la station (mission Minerva), est en tout cas en entraînement cette semaine à la Cité des étoiles, près de Moscou.

Le 1er mars, l’échange de questions-réponses qui devait avoir lieu le 3 mars entre l’astronaute allemand Matthias Maurer en direct de l’ISS et des représentants de la presse européenne a été annulé.

Pierre-François Mouriaux