Crédit : Alexander Vysotsky / NASA
Il y a cinq ans, dans la nuit du 17 au 18 novembre 2016, l’astronaute français Thomas Pesquet s’envolait vers la Station spatiale internationale à bord du Soyouz MS-03, lancé depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan.
A ses côtés, le cosmonaute russe Oleg Novitski, commandant de bord qui effectuait alors son deuxième vol spatial, et l’astronaute américaine Peggy Whitson, qui allait battre un nombre impressionnant de records à l’occasion de son troisième séjour sur orbite.
Les deux hommes rentrèrent sur Terre le 2 juin 2017, après une mission d’un peu plus de 196 jours, tandis que Peggy Whitson poursuivit son séjour sur l’ISS jusqu’au 2 septembre suivant, cette fois à bord du Soyouz MS-04 (avec le cosmonaute russe Fiodor Iourtchikhine et l’astronaute américain Jack Fischer), ajoutant à son palmarès 289 jours autour de la Terre.
Un spectacle exceptionnel
Le lancement de Thomas Pesquet et de ses équipiers avait pu être suivi par toute une délégation de proches, d’officiels et de journalistes, présents à Baïkonour (où la température approchait les -20°C) et rassemblés quelques heures avant le décollage sur un point d’observation distant de seulement 1,3 km du pas de tir… et un peu venteux.
A 2h20 (heure locale), une minute après le retrait du bras ombilical, les moteurs du lanceur ont été mis à feu, illuminant la nuit jusqu’alors parfaitement noire, malgré la Lune haute. Le son, vrombissant, sourd, n’est parvenu jusqu’au point d’observation que quelques secondes plus tard, les spectateurs ressentant les vibrations sous leurs pieds et encourageant Thomas Pesquet. Ils ont pu suivre à l’œil nu la combustion des moteurs pendant cinq bonnes minutes, et apercevoir la séparation des deux premiers étages, et l’allumage du troisième étage.
Crédit : Bill Ingals / NASA
Deux jours de voyage
Petit à petit, le lanceur est devenu un point lumineux, orange, qui diminuait lentement alors que les étoiles dans le ciel réapparaissent. Puis tout le monde s’est rassemblé autour d’un écran géant installé devant les tribunes VIP pour regarder les images de la fin de la mission du lanceur, saluées par des hourras et des embrassades dans le public.
Comme à la parade, le Soyouz MS-03 a correctement été placé sur une orbite de 200,15 km x 244,99 km, inclinée de 51,66°, où il est resté durant deux jours (une défaillance du réseau de stations de poursuite au sol empêchant une desserte expresse de l’ISS), avant de monter à 400 km d’altitude, rejoindre la station et s’amarrer à son module Rassvet (MRM 1).
L’aventure Alpha démarrait.
Pierre-François Mouriaux