Crédit : Roscosmos

[12 septembre 2021]

Certains médias occidentaux ont traité de manière très exagérée une information qui a été confirmée le jour même par la société Roscosmos, en charge des vols habités en Russie : au petit matin du 9 septembre (à 1 h 55 très exactement), alors que les membres de l’Equipage 65 dormaient dans leurs quartiers respectifs, un accumulateur (qui se trouvait en charge sur son socle dans le module de service Zvezda de la Station spatiale internationale) a grillé et dégagé un peu de fumée.

Grâce au bon fonctionnement des détecteurs d’incendie, une alarme s’est aussitôt déclenchée. Les cosmonautes, qui ont senti « une légère odeur de plastique brûlé », sont immédiatement intervenus. Ils ont débranché l’appareil défaillant et mis en marche un filtre de nettoyage de l’atmosphère. Puis, une fois l’air ambiant purifié, ils sont retournés finir leur nuit de sommeil.

Selon Roscosmos, « tous les systèmes fonctionnent normalement, la composition de l’air à bord de la station est nominale ».

Rien de critique, mais…

Tout est bien qui finit bien : le système de détection d’incendie a parfaitement fonctionné, et le problème a été résolu rapidement. Rien de grave ni critique, donc.

Mais le départ d’un feu reste extrêmement dangereux dans un environnement clos comme l’ISS, constituant l’un des pires scénarios catastrophe à bord d’un vaisseau spatial. Avant leur mission, les équipages s’entraînent à y faire face, et répètent régulièrement les procédures à suivre en cas d’urgence leur de leur séjour à bord de la station.

EVA maintenue mais retardée

Malgré le communiqué rassurant de Roscosmos, l’incident a perturbé l’équipage : il lui a fait perdre plusieurs heures de sommeil et décalé son emploi du temps, alors qu’une nouvelle sortie extravéhiculaire russe était prévue le 9 septembre.

Menée par Oleg Novitski et Piotr Doubrov, cette cinquantième marche dans le vide effectuée du côté russe de l’ISS a finalement démarré à 14 h 51 UTC, et a duré 7 heures et 25 minutes.

Elle a permis de poursuivre les opérations autour du nouveau module-laboratoire MLM-U Nauka, qui avaient démarré le 3 septembre à l’occasion de l’EVA VDK-49.

Pierre-François Mouriaux