Évaluer les effets du bruit

Crédit : ESA / NASA

Mardi 25 janvier, l’astronaute allemand Matthias Maurer a partagé sur les réseaux sociaux une vidéo le montrant en train de manipuler l’expérience Acoustic Diagnostics à bord du module-laboratoire européen Columbus de la Station spatiale internationale.

Cette expérience biomédicale est proposée par l’Agence spatiale italienne et l’Université Tor Vergata à Rome. L’objectif est d’évaluer les possibles effets négatifs sur l’audition humaine provoqués par l’état de micropesanteur et le bruit de fond qui règne à bord de l’ISS (ce dernier fluctuant entre 58 et 72 décibels), en testant et comparant les capacités auditives de ses passagers, avant, pendant et après un séjour orbital – soixante jours avant le décollage (à 10 jours près), à trois reprises durant la mission (avec trois séances de réserve), puis dans les cinq jours qui suivent le retour.

Mesures du mouvement des cellules ciliées

Chaque participant à l’expérience s’équipe d’un casque audio relié à un ordinateur. Ce dernier émet des émissions otoacoustiques OAE (Otoacoustic Emissions), qui génèrent des sons à l’intérieur de l’oreille interne et stimulent les cellules ciliées auditives, dont le mouvement est détecté par un embout spécial du casque, ce qui permet d’évaluer si l’audition du sujet est altérée ou non.

Il s’agit de mesures passives, nécessitant moins de dix minutes pour chaque oreille.

L’expérience doit permettre d’améliorer les conditions de séjour à bord de l’ISS ou de toute autre mission de longue durée, mais trouvera aussi des applications dans la pratique clinique et la santé au travail.

Une expérience démarrée en 2020

L’étude Acoustic Diagnostics avait commencé en août 2020 durant la mission Beyond à bord de l’ISS de l’astronaute italien Luca Parmitano.

Lors de cette nouvelle séance, Matthias Maurer a par ailleurs démontré ses talents de… démêleur de câbles, posant la question sur les réseaux sociaux : « Les écouteurs sont-ils plus faciles à démêler dans l’espace ou sur Terre ? ».

Crédit: ESA / NASA

Pierre-François Mouriaux