Crédit : Boeing
[13 août 2021]
Ce vendredi 13 août aura été « une journée de déception », selon l’expression de Kathy Lueders, la directrice des vols habités au sein de la Nasa : l’entreprise Boeing et l’agence spatiale américaine ont en effet annoncé lors d’une conférence de presse téléphonique qu’elles avaient décidé d’abandonner les tentatives de résoudre sur place les problèmes de valves rencontrés depuis le 3 août sur la cabine CST-100 Starliner.
Cette dernière va donc quitter la base militaire de Cape Canaveral, en Floride, et retourner sur le centre spatial Kennedy voisin, au sein du bâtiment de traitement des cargaisons et des équipages commerciaux C3PF (Commercial Crew and Cargo Processing Facility), qui accueillait précédemment les baies d’entretien des navettes spatiales de la Nasa.
Plusieurs mois de report ?
C’est un coup dur très dur pour l’entreprise aérospatiale américaine, qui signifie probablement un nouveau report de plusieurs mois pour la seconde mission automatique Boe-OFT (Boeing Orbital Flight Test) vers la Station spatiale internationale – entre durée des transports, résolution de l’épineux problème de valves récalcitrantes, et disponibilités du lanceur Atlas 5 d’United Launch Alliance (qui doit en particulier lancer le 16 octobre la mission Lucy vers six astéroïdes troyens de Jupiter) et des ports d’attache de l’ISS…
Pour Kathy Lueders, la situation démontre cependant « pourquoi les missions de démonstration sont importantes ; il faut de la maturité pour s’arrêter, enquêter et réparer ».
Réagissant aussitôt à l’annonce officielle, Dmitri Rogozine, directeur général de l’agence d’Etat russe Roscosmos, a rappelé que, si besoin, les compétences de l’institut Keldysh à Moscou, spécialisé en propulsion spatiale, étaient à la disposition pour « apporter un soutien expert à nos confrères américains »…
Pierre-François Mouriaux