Crédit : Boeing
Le vaisseau CST-100 Starliner de Boeing, qui devait être automatiquement lancé vers la Station spatiale internationale après l’arrivée du module-laboratoire russe MLM-U Nauka, reste cloué au sol à cause de problèmes techniques, pour une durée encore indéterminée.
Une douloureuse genèse
Tandis que le vaisseau Crew Dragon de SpaceX mène depuis le 23 avril sa deuxième mission opérationnelle (après un vol sans équipage réalisé en mars 2019 et un premier vol de démonstration habité lancé en mai 2020), le constructeur américain Boeing paraît bien à la peine pour qualifier sa propre capsule de desserte d’équipages de l’ISS.
Son premier essai en vol, appelé Boe-OFT (Boeing Orbital Flight Test), n’était intervenu qu’en décembre 2019 et n’avait pas pu rejoindre la bonne orbite, suite à la défaillance de l’ordinateur de bord et de son compteur interne de temps de mission écoulé MET (Mission Elapsed Time).
Un second vol automatique, Boe-OFT 2, avait été décidé (en plus de 80 modifications à apporter au vaisseau), mais sa date de lancement, initialement prévue en mars, a d’abord glissé au mois d’avril, puis à la fin du mois de juillet, avant que les déboires de Nauka ne bouleversent une nouvelle fois l’agenda, avec finalement le 3 août en ligne de mire.
Au préalable, le 21 juillet, le vaisseau Crew Dragon de la mission Crew 2 (avec ses quatre membres d’équipage à bord) avait été « repositionné », passant du port d’attache avant du module Harmony de la station au port d’attache zénith, laissant la place libre au Starliner pour s’amarrer au complexe orbital dans le sens de la marche, le lendemain de son lancement.
Des valves récalcitrantes
Las, alors que le nouveau vaisseau privé américain et son lanceur Atlas 5 étaient dressés sur le pas de tir SLC-41 de la base militaire de Cape Canaveral, en Floride, pas moins de… 13 valves du système de propulsion du Starliner (qui permet les manœuvres d’abandon et de mise sur orbite) ne se sont pas ouvertes comme prévu, provoquant le report sine die du lancement, moins de trois heures avant la fin du compte à rebours.
Le lanceur et sa cabine ont donc été rapatriés le 4 août dans leur bâtiment d’intégration vertical, et depuis les ingénieurs de Boeing et de la Nasa travaillent d’arrache-pied sur le problème.
Dans son communiqué du 9 août, l’agence spatiale américaine n’était toujours pas en mesure de donner une nouvelle date de lancement pour cette mission Boe-OFT 2, censée durer entre cinq et dix jours.

Crédit : Boeing