
Le 5 juin, la Station spatiale internationale a été rejointe par un vaisseau-cargo automatique lancé l’avant-veille par SpaceX depuis la Floride : le Dragon CRS 22. Depuis 2008 en effet, la NASA a décidé de confier le ravitaillement régulier de l’ISS au secteur privé, dans le cadre du programme Commercial Resupply Services (Services de réapprovisionnement commerciaux). SpaceX a ainsi mis en service en 2012 sa capsule Dragon, et a depuis effectué 22 ravitaillements réussis ; Northrop Grumman lui a emboité le pas en 2013 avec le Cygnus, qui compte aujourd’hui 15 missions réussies ; on attend la mise en service fin 2022 de la petite navette Dream Chaser de la société Sierra Nevada.
Côté russe, les missions de ravitaillement sont effectuées depuis 2000 par les vaisseaux Progress, tandis que les Japonais devraient inaugurer l’an prochain le HTV-X, qui remplacera le HTV utilisé entre 2009 et 2020. L’Europe, elle, a disposé de son propre cargo, l’ATV, qui a réalisé cinq dessertes de la station entre 2008 et 2014.
Deux nouveaux panneaux solaires
Le Dragon CRS 22 a permis d’acheminer vers l’ISS plus de 3,3 tonnes de fret : diverses fournitures pour l’équipage, des expériences scientifiques (dont des bébés calamars et des tardigrades, ces étonnants animaux microscopiques réputés indestructibles), des équipements informatiques, des pièces de rechange pour les scaphandres de sorties dans l’espace, des nanosatellites, et surtout deux nouveaux panneaux solaires déployables, baptisés iRosa (ISS Roll-Out Solar Array), que nous vous présenterons dans un prochain article.
Les panneaux seront installés les 16 et 20 juin à l’extérieur de la station, à l’occasion de deux « marches » dans le vide réalisées par Shane Kimbrough et Thomas Pesquet.
Le Dragon CRS 22 est amarré sur le port zénith du module Harmony de l’ISS, qui avait été libéré le 2 mai dernier par le vaisseau Resilience. En juillet, au terme d’une quarantaine de jours de mission, le cargo (le seul actuellement capable d’être récupéré et réutilisé) rapportera sur Terre environ 2,4 tonnes de fret.
Course contre la montre
Thomas Pesquet, qui a pris cette photo surréaliste du cargo à l’approche de la station, raconte le déchargement qui a suivi : « On a passé le samedi à ranger : répertoriage minutieux avant ET après stockage, déballage, tri, liaisons avec le centre de contrôle, course contre la montre pour transférer les boîtes de pétri et autres échantillons qui doivent être conservées dans les congélateurs… Les opérations ont mobilisé tout l’équipage, et chacun avait un rôle bien précis pour ne pas se flotter dessus et perdre un temps précieux ! ».