
Les trois membres d’équipage de la mission Crew 2, dont notre astronaute national, sont bien arrivés samedi 24 avril à bord de la Station spatiale internationale, qui évoluait alors à 424 km d’altitude.
L’amarrage est intervenu à 11h08 (heure de Paris), au-dessus de l’Europe, après un voyage de 23 heures. Celui-ci a été marqué par une alerte provoquée la veille par la présence d’un débris spatial sur la trajectoire du vaisseau. Shane Kimbrough, Megan McArthur, Akihiko Hoshide et Thomas Pesquet ont donc dû remettre leur scaphandre, visière baissée, le temps que le risque de collision soit écarté, avant de reprendre le cours normal de leur course-poursuite vers l’ISS, de s’accorder une nuit de sommeil à bord de leur cabine de 9 m3, puis de procéder à l’approche finale et aux dernières manœuvres, afin de se fixer au port avant de la station, baptisé PMA-2 et installé sur le module Harmony.
Après les vérifications d’usage de l’intégrité des systèmes et l’équilibrage des pressions, l’écoutille d’accès entre le Crew Dragon et la pièce d’amarrage a pu être ouverte à 13h05. L’ISS s’approchait alors de la Nouvelle-Zélande. Mais ce n’est qu’à 13h40 que l’équipage du Crew 2 a quitté son vaisseau, le temps d’effectuer d’ultimes contrôles et surtout de réparer un sac de cartouches d’hydroxyde de lithium (qui permettent d’absorber le dioxyde de carbone), qui s’était déchiré alors qu’il était rangé dans son logement.
Retrouvailles joyeuses
Akihiko Hoshide s’est présenté le premier, suivi par Thomas Pesquet, Megan McArthur et Shane Kimbrough. Tous semblaient en pleine forme et se montraient tout sourire, se jetant dans les bras des sept occupants de l’ISS qui les attendaient à l’entrée du sas.
Rassemblés pour la photo de famille – onze membres désormais –, ils ont alors effectué une première liaison officielle avec le sol, échangeant avec plusieurs personnalités successives : Steve Jurczyk, l’administrateur intérimaire de la Nasa ; Kathy Lueders, la directrice des vols habités de la Nasa ; Hiroshi Yamakawa, le président de l’Agence spatiale japonaise (JAXA) ; et Josef Aschbacher, le directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA). L’occasion de saluer le fait que quatre nationalités étaient actuellement représentées à bord de la Station (Américains, Russes, Japonais et Français), un peu plus de vingt ans après le début de son occupation permanente (en novembre 2000), et notamment que deux Japonais vont séjourner ensemble jusqu’au 28 avril.
Le mot de la fin
Thomas Pesquet a prononcé quelques mots à la fin de la cérémonie. « C’est incroyable d’être de retour dans l’ISS », a-t-il déclaré, constatant qu’elle avait pas mal changé depuis son départ en juin 2017, avec la présence d’autant d’occupants à son bord et l’arrivée de nouveaux vaisseaux.
« Nous avons hâte de commencer à travailler », a-t-il ajouté.
Il s’est également adressé en français aux amis et à la famille qui ont fait le voyage depuis la France pour assister à son lancement depuis le Centre spatial Kennedy, malgré les conditions sanitaires difficiles.